« Le 7 mai 2023, les Chiliens étaient appelés à voter pour désigner de nouveaux élus constituants à la suite de l’échec du précédent processus de référendum du 4 septembre 2022. Ce nouveau processus, approuvé par le parlement chilien avec la loi n°21533 du 13 janvier 2023, prévoit un dispositif plus condensé dans le temps et avec des modalités d’élections et d’organisations bien différentes.
Dans un contexte difficile pour le président Gabriel Boric et après l’échec du dernier processus constituant qui a fait l’objet de nombreuses critiques, cette nouvelle séquence marque l’établissement d’un nouveau rapport de forces dans le champ politique chilien. Le nouveau processus prévoit la mise en place d’un Conseil constitutionnel de 51 membres (50 + 1 pour les peuples autochtones), accompagné d’un comité d’experts composé de 24 parlementaires, chargé entre autres de proposer les premiers éléments d’une réforme constitutionnelle, et d’un comité technique désigné par les parlementaires, composé de 12 juristes chargés de contrôler les propositions de normes qui contreviendraient aux objectifs initiaux fixés par la loi du 13 janvier 2023.
Ce processus est donc marqué par une défiance vis-à-vis des modalités de fonctionnement du précédent, dont le contrôle souverain revenait à la Convention constitutionnelle et surtout sans possibilités pour le Congrès ou l’exécutif d’y intervenir. »
Par Julian Calfuquir, membre du groupe d’animation de l’Observatoire électoral de l’Amérique latine de l’IRIS et diplômé du parcours Géopolitique et prospective d’IRIS Sup’.
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L’année électorale et politique latino-américaine en 2022 s’inscrit dans un contexte régional et international singulièrement complexe, instable et imprévisible : guerre en Ukraine et ses multiples conséquences, effets de long terme et conjugués de la crise financière internationale de 2008 et de la pandémie de Covid-19.
Dans ce contexte interviennent en 2022 des élections et des échéances politiques nationales de premier plan dans plusieurs pays clés de la région : élections générales au Costa Rica (février et avril), législatives et présidentielles en Colombie (mars et mai), référendum révocatoire organisé sur la présidence de Andres Manuel Lopez Obrador au Mexique (avril), élections générales au Brésil (octobre). Et ce, tandis que le nouveau gouvernement chilien de gauche présidé par Gabriel Boric a entamé, lui, son mandat le 11 mars 2022 et que le pays devra se prononcer sur le texte d’une nouvelle Constitution le 4 septembre.
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