De son diplôme en Défense, sécurité et gestion de crise à IRIS Sup’ à son poste de directeur maritime, en charge du marketing et des ventes du département naval chez SAFRAN Electronics, Amaury Finaz revient sur son parcours et sur ce qui l’a conduit vers le secteur de défense maritime.
Vous êtes directeur du secteur maritime chez Safran Electronics depuis 5 mois. Pouvez-vous décrire votre entreprise ? Quelles sont vos principales missions ?
Je suis directeur du secteur maritime chez Safran Electronics & Defense Autralasia, c’est-à-dire la filiale australienne basée à Sydney de Safran Electronics & Defense. Il s’agit d’une filiale qui emploie une trentaine de salariés. Notre objectif est de promouvoir nos produits en Australie et en Nouvelle-Zélande et de pouvoir en assurer la maintenance (MCO) localement.
Je suis en charge de tout ce qui est vente et marketing en Australie et Nouvelle-Zélande, pour le portefeuille de produits maritimes de Safran Electronics & Defense. L’organisation de la filiale est globalement divisée en deux départements, avec d’un côté la partie sales/vente et de l’autre la partie support/maintenance des produits vendus. Enfin, un troisième département est en plein développement : la partie design et ingénierie locale.
Nous sommes 6 au sein de l’équipe sales & marketing. Je gère le secteur maritime et un de mes collègues est en charge du secteur terrestre. À nous deux, nous gérons l’équipe sales & marketing.
De quoi sont faites vos journées ? Êtes-vous amené à aller sur le terrain, notamment pour analyser l’évolution de vos projets ?
Mes journées sont toutes différentes, mon métier ayant plusieurs facettes. Il y a la partie business & development, qui consiste à rencontrer des clients pour leur proposer et présenter nos produits avec son lot de présentations PowerPoint et de démonstrations. Cette activité m’amène à me déplacer très régulièrement dans toutes les villes d’Australie, de Canberra à Adélaïde, en passant par Melbourne, Perth et Brisbane. Néanmoins, les deux principales villes où je suis amené à me déplacer sont Canberra, puisque c’est là que sont situés les états-majors et l’équivalent local de la DGA ; et Adélaïde est la ville des chantiers navals.
Il y a également la partie réponse aux appels d’offres. Une fois que l’on a été identifié par un client nous recevons un appel d’offres, certains étant très concurrentiels. Il faut y répondre dans un temps restreint, cela est très challengeant. Étant donné que notre département design/ingénierie local est en développement, la majorité du savoir-faire technique est aujourd’hui toujours en France. Nous avons donc besoin du support de notre maison mère. Une bonne partie de mon temps consiste à travailler avec eux, ce qui n’est pas toujours simple avec le décalage horaire.
Travailler sur le naval aujourd’hui à Sydney est passionnant, car l’Australie est en train de renouveler toute sa flotte : sous-marins (contrat remporté par Naval Group), frégates et patrouilleurs. Sur tous ces projets, Safran propose sa gamme de produits optroniques et de navigation inertielle.
Vous travaillez avec des directeurs et partenaires de différents pays. Quelle importance attachez-vous au management interculturel au sein de l’organisation ?
Au sein de la filiale, les nationalités sont principalement australiennes et françaises : environ 30% de Français et 70% d’Australiens. Les cultures étant assez proches, les différences ne sont pas insurmontables. Il demeure néanmoins quelques critères à prendre en compte. L’Australie est un pays en croissance économique depuis des années, sans chômage structurel. Les salariés australiens sont donc très volatiles et n’hésitent pas à démissionner. L’équilibre travail/vie personnel est très important et doit être respecté.
Vous avez également travaillé dans la marine nationale française et chez Capgemini Consulting. Comment s’est construit votre parcours professionnel jusqu’à vos fonctions d’aujourd’hui ? Comment avez-vous développé ce fort intérêt pour le domaine de la défense, et le maritime en particulier ?
Il y a eu tout un cheminement. Pour commencer, mon père est officier de marine. C’est donc un milieu dans lequel je baigne depuis tout petit. Pourtant, ayant fait une école de commerce, je me dirigeais vers un tout autre avenir. Le facteur déclenchant fut mon année de césure au sein de la Marine nationale, où j’ai réalisé un « VOA (Volontariat Officier Aspirant) chef de quart », au cours duquel j’ai embarqué sur une frégate type Lafayette après quatre mois de formation. En tant que chef de quart, j’étais en charge de la navigation du bâtiment. Ce fut une expérience incroyable. Mon bateau est parti dans le golfe de Guinée, l’océan indien, au large de la Libye, etc. Cette année m’a permis de réaliser que j’étais passionné par les enjeux de défense et géopolitique. C’est ce qui m’a amené à postuler à IRIS Sup’ par la suite. Avec mon background en commerce, je me suis dirigé naturellement vers l’industrie de défense plutôt que vers la recherche.
Qu’est-ce que la formation Défense, Sécurité et Gestion de crise d’IRIS Sup’ vous a apporté ?
Cette école et ce diplôme ont répondu à mes intérêts sur les enjeux géopolitiques et stratégiques. Pour la première fois depuis longtemps, j’étais heureux d’être en cours et d’écouter les professeurs. J’ai aussi beaucoup appris sur les particularités de l’industrie de défense, ce qui m’est très utile aujourd’hui.
Quels souvenirs gardez-vous d’IRIS Sup’ ? Êtes-vous resté en contact avec certains camarades de votre promotion ?
Au risque de me répéter, mes principaux souvenirs de l’IRIS Sup’ sont les cours très intéressants. Et c’était vraiment quelque chose de génial ! Je me rappelle aussi particulièrement d’un voyage à Bruxelles au cours duquel nous avons visité l’OTAN et la Commission européenne.
Je suis resté effectivement en contact avec certaines personnes. Après, étant en Australie, tous les contacts qui restent se font principalement par réseaux sociaux.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants d’IRIS Sup’ ?
Je leur dirais de profiter au maximum des professeurs qu’ils ont. Les professeurs viennent de milieux très différents (de l’industrie, de la recherche privée, de think tanks, etc.). Discuter avec eux fut vraiment passionnant, et c’est même grâce à certains d’entre eux que j’ai réussi à trouver mon VIE en Australie, début de mon aventure chez Safran.
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