Nouvelles des anciens — 27 février 2017

Aparté avec un ancien – Guillaume Gonin, Conseiller technique au cabinet de la ministre des Outre-mer

A 29 ans, Guillaume Gonin affiche déjà un parcours remarquable. Conseiller technique Presse et réseaux sociaux au cabinet de la ministre des Outre-mer, ce Franco-Suisse a passé une partie de son cursus universitaire en école de commerce avant d’intégrer IRIS Sup’. Il témoigne de la diversité des profils des étudiants qui intègrent l’école de l’IRIS. Son diplôme en « Défense, sécurité et gestion de crise » lui a permis d’arriver, de fil en aiguille, au ministère des Outre-mer. C’est également à IRIS Sup’ qu’il a aiguisé sa plume. Il nous explique comment.

Vous êtes conseiller technique Presse et réseaux sociaux au ministère des Outre-mer. Quel est votre rôle ?

Comme la majorité des conseillers ministériels, je porte plusieurs casquettes. A la communication, nous sommes tout d’abord l’interface entre la ministre des Outre-mer et la presse, notamment pour les demandes d’interviews et de renseignements. Pour ma part, je suis également en charge de la gestion des réseaux sociaux. En outre, je suis amené à produire des notes sur différents sujets puisque les Outre-mer regroupent tous les domaines. Mon poste nécessite donc polyvalence et capacité d’adaptation rapide.

De quoi sont faites vos journées ?

Mes journées sont planifiées. En général, j’arrive au ministère entre 8h30 et 9h, pour repartir vers 20h. Mais ce programme théorique est régulièrement confronté à la réalité des faits. En fonction des évènements, je peux également être sollicité de nuit ou en week-end. Le ministère des Outre-mer couvre des territoires avec des fuseaux horaires différents (10 heures de décalage entre Paris et Nouméa). Par conséquent, nous nous devons d’être continuellement en éveil et répondre efficacement à la moindre péripétie. En cas de catastrophe naturelle, de violences ou de décès, le ministère doit faire preuve de réactivité et agir avec efficacité.

Le mois dernier, par exemple, la Nouvelle-Calédonie a été frappée par des glissements de terrain mortels. Dans ce genre de situation dramatique, de fausses rumeurs peuvent se répandre assez vite. Notre rôle est alors, depuis Paris, de faire circuler la bonne information, d’adresser des courriers et de réagir avec lucidité, le tout sans se précipiter.

Mais je vous rassure, si la gestion de crise fait partie de la vie d’un ministère, notre quotidien n’est heureusement pas uniquement fait de crises, de tempêtes ou d’attaques de requin ! Il y a aussi et surtout des rendez-vous entre la ministre et bon nombre d’interlocuteurs, le suivi du cheminement parlementaire des projets de loi, les déplacements de la ministre sur le terrain ou encore beaucoup d’évènements organisés au ministère (conférences de presse, forums, rencontres, etc.).

Êtes-vous souvent en déplacement ?

Oui, principalement dans les territoires ultramarins. Mon dernier déplacement remonte à deux mois. Plusieurs autres déplacements sont en étude, notamment en Polynésie française. Mais je suis également amené à me rendre dans l’Hexagone aux côtés de la ministre. Et à chaque fois, les déplacements et visites officielles nécessitent un important travail de préparation en amont. Je dois notamment prendre contact avec la presse locale, préparer des interviews, planifier des passages de la ministre à la télévision etc. Dans mon travail, je suis amené à rencontrer des personnes de territoires variés et aux sensibilités différentes. C’est très stimulant.

Après votre formation à IRIS Sup’ en « Défense, sécurité et gestion de crise », vous avez notamment été chargé de mission au ministère des Affaires étrangères et conseiller au secrétariat d’Etat auprès du Premier ministre, avant d’intégrer le ministère des Outre-mer. Comment des institutions gouvernementales de premier plan se sont-elles intéressées à vous ?

C’est un mélange de travail et de chance mais aussi de rencontres déterminantes survenues durant mes différents stages et emplois. En ce sens, mon cursus à IRIS Sup’ a été décisif. J’ai toujours été passionné par les sciences politiques et les relations internationales. Après la KEDGE Business School , puis une expérience aux Girondins de Bordeaux, je manquais de connaissances et de relations pour évoluer dans la sphère politique. Je les ai trouvées à IRIS Sup’.

En intégrant le parcours « Défense, sécurité et gestion de crise », j’ai tiré profit des horaires aménagés d’IRIS Sup’ (deux jours de cours par semaine) et de son réseau pour intégrer le cabinet d’Hubert Védrine en tant que stagiaire. Cette expérience professionnelle m’a permis de me créer mon propre réseau et de côtoyer des politiques, qui plus tard m’ont fait confiance. De fil en aiguille, j’ai intégré un cabinet ministériel.

Aussi bien au sortir de mon école de commerce que d’IRIS Sup’, je me suis donné le temps de faire les bons choix. Du moins, ceux qui me correspondaient. Cette prise de recul m’a donc permis d’entamer ma carrière comme que je le souhaitais.

Quel souvenir gardez-vous d’IRIS Sup’ ?

L’IRIS est l’organisme qui m’a permis de réussir cette reconversion. Avant mon arrivée à IRIS Sup’, j’avais peu de connaissances théoriques en sciences politiques, si ce n’est des connaissances personnelles ou celles acquises durant un échange universitaire au Mexique . Je n’avais ni code, ni réseau. Ma formation en « Défense, sécurité et gestion de crise » me les a notamment fournis. Il m’a permis d’assimiler les bases indispensables pour intégrer le milieu des ministères. Je suis aujourd’hui frappé par les similitudes entre les exercices réalisés en classe et mes activités ministérielles. Je me souviens de cet exercice fictif réalisé dans le cadre d’un cours de Dominique Mongin. Il nous demandait de nous mettre dans la position d’un conseiller du président Hollande et de rédiger une note à son intention, sur la situation du Sahel et sur l’intervention militaire de la France au Mali. La note devait contenir nos recommandations sur quelle suite donner à l’intervention. En tant que conseiller d’un ministre, je suis parfois amené à effectuer ce type de travail.

Globalement, je garde l’image d’une école proactive qui accompagne et oriente ses étudiants. Durant ma formation, je me suis plusieurs fois entretenu avec la personne chargée de l’orientation professionnelle des étudiants. Elle m’a donné des pistes et des contacts, ainsi qu’une aide dans mes démarches et dans mon orientation vers les bonnes personnes. Ce suivi a été décisif.

Vous venez de publier une biographie sur Robert Kennedy, le frère de John Fitzgerald. Pouvez-vous nous en dire plus ?

J’ai toujours aimé écrire. Là encore, c’est à IRIS Sup’ que j’ai développé mon profil de rédacteur. Sous la direction de Robert Chaouad, j’ai écrit un mémoire sur la dissuasion nucléaire comme facteur de puissance pour la France. Robert Chaouad a été très exigeant. Il m’a ainsi permis d’aiguiser ma plume et d’acquérir une méthodologie pour mener à bien mes recherches. En rédigeant mon mémoire, j’ai également gagné en rigueur, en esprit de synthèse et j’ai appris à structurer mes travaux. Aussi bien au niveau de la recherche que sur le plan rédactionnel, mon mémoire a constitué une sorte de répétition générale avant mon livre, confirmant mon penchant pour l’écriture.

Conservez-vous des relations avec vos anciens camarades d’IRIS Sup’ ?

J’ai conservé des liens d’amitié forts avec certains anciens camarades. Lorsque j’étais en école de commerce, les étudiants avaient certes des personnalités différentes mais les profils et les envies étaient assez similaires. A IRIS Sup’, les classes sont composées d’étudiants d’âges, de cursus, d’origines géographiques et d’ambitions professionnelles très variés. Les étudiants sont ouverts et les échanges passionnants. Il est facile d’y développer des relations amicales.

Quel conseil donneriez-vous aux futurs étudiants d’IRIS Sup’ ?

Je ne crois pas être en position de donner des conseils car l’étudiant qui effectue les démarches pour intégrer IRIS Sup’ s’est déjà pris en main : il a d’ores et déjà une idée plus ou moins concrète de sa future orientation professionnelle. Mon seul conseil serait de s’investir dans les cours, dans ses relations amicales et professionnelles et de profiter de ses stages pour développer son réseau. Il doit profiter de cette expérience singulière et garder l’état d’esprit qui était le sien lorsqu’il a choisi de rejoindre l’IRIS. Au fur et à mesure, des portes s’ouvriront.

_______

[1] Macroéconomie et affaires internationales.
[2] Séjour durant lequel Guillaume Gonin a suivi des cours en relations et affaires internationales.

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